66% des français considèrent que l’entreprise doit tout faire pour favoriser l’inclusion LGBT+

10 Oct 2022

À l’occasion de la Journée internationale du Coming Out, le 11 octobre et de l’annonce des 100 Rôles Modèles LGBT+ et Allié·es de L’Autre Cercle, Ipsos publie avec L’Autre Cercle une enquête dédiée à la perception de la situation des personnes LGBT+* au travail. Ipsos a interrogé 1000 Français·es, qui pointent de fortes inégalités, aussi bien territoriales que sectorielles.

Grandes villes et grandes entreprises jugées plus accueillantes pour les salarié·es LGBT+

Interrogés par Ipsos pour L’Autre Cercle sur la perception de la situation des salarié·es LGBT+, les Français·es dressent un bilan pour le moins contrasté : celle-ci leur apparaît très inégale selon leur situation dans l’emploi. Ils pointent notamment des inégalités territoriales.

Si 58% des Français·es estiment qu’il est facile pour une personne LGBT+ de travailler dans une grande entreprise (de plus de 5000 salariés), seul·es 40% partagent ce point de vue en ce qui concerne les TPE. D’une manière analogue, 65% indiquent qu’il est facile de travailler dans une grande agglomération (ex : Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille) mais seulement 35% lorsqu’il s’agit de travailler dans une petite commune.

Nathalie Eskenazi, Senior Client Officer chez Ipsos en France, commente : « Plus c’est grand, plus c’est simple ! Est-ce à dire que l’inclusion a partie liée avec le fait de se fondre dans la masse ? Ou de pouvoir créer un réseau avec d’autres salariés dans la même situation ? »

Pour Alain Gavand, Fondateur des Rôles Modèles LGBT+ & Allié·es, et Co-responsable de l’Observatoire de L’Autre Cercle, « L’enquête Ipsos pour L’Autre Cercle confirme notre sélection de lauréat·es : les Rôles Modèles et Allié·es LGBT+ sont issu·es majoritairement de grandes organisations. Celles-ci sont davantage engagées en matière de responsabilité sociétale, disposent d’une Direction des ressources humaines, d’une politique diversité et inclusion qui en facilitent le déploiement. Pour ces grands groupes, l’inclusion des personnes LGBT+ est incontournable, car elle est un facteur d’attractivité, pour leurs client·es et pour leurs recrutements, mais représente également un risque juridique et de réputation ».

« Des actions de progrès sont dorénavant clairement identifiées auprès des organisations de plus petite taille, en mobilisant tous les acteurs sur le territoire et l’action publique », ajoute Catherine Tripon, Porte-Parole de la Fédération de L’Autre Cercle.

Alain Gavand souligne également que « trois quarts des lauréat·es Rôles Modèles LGBT+ émanent d’Ile-de-France, ce qui confirme les freins accrus à faire son coming out au travail en région ».

L’industrie et la construction, secteurs jugés plus difficiles pour les salarié·es LGBT+

À des disparités territoriales, viennent s’ajouter des inégalités sectorielles. Une minorité de Français considère par exemple qu’il est facile pour un·e salarié·e LGBT+ de travailler dans l’industrie, le BTP, la construction (36%) ou l’agriculture (41%). L’éducation (40%), et dans une moindre mesure, la santé (49%) font aussi partie des secteurs dans lesquels la situation des personnes LGBT+ semble difficile.

Les jugements sont très balancés concernant les métiers ayant une composante relationnelle importante comme le commerce ou l’immobilier : un·e Français·e sur deux pense qu’il est aisé pour des personnes LGBT+ d’y travailler A contrario, 62% des Français·es estiment qu’il est facile pour les personnes concernées de travailler dans le secteur du e-commerce.

« Effet de modernité perçue de ce secteur ? Absence de discrimination liée à un métier de back-office avec des relations limitées ? » souligne Nathalie Eskenazi

Les Français·es montrent une forte exigence vis-à-vis de leurs employeurs

Quel que soit le secteur, l’engagement des employeurs pour favoriser l’inclusion et la non-discrimination des personnes LGBT+ au travail ne fait pas débat : pour les deux tiers des Français·es (66%), c’est même un de leur devoir que de se mobiliser en faveur des salarié·es concerné·es.

Pour Denis Triay, Président de la Fédération de L’Autre Cercle : « L’engagement pour l’inclusion des personnes LGBT+ dans le monde professionnel est très bien accueilli par les organisations qui signent la Charte d’engagement LGBT+ de L’Autre Cercle. Toutefois, cet engagement nécessite un effort de déploiement permanent comme des actions concrètes de sensibilisation des employé·es, mais aussi par l’accélération de l’émergence de représentations positives de personnes LGBT+ dans le monde du travail. C’est l’esprit même de l’édition Rôles Modèles LGBT+ & Allié·es de L’Autre Cercle lancée en 2019 ».

Alain Gavand, chef de projet Rôles Modèles LGBT+ & Allié·es de L’Autre Cercle, ajoute que « Si l’on veut éviter le pink washing, des dispositifs d’alerte en cas de LGBTphobie, ainsi que des indicateurs de mesure de l’inclusion des personnes LGBT+ au travail doivent être mis en place afin de contrôler le caractère effectif des engagements de la direction ».

 Quant à la « journée internationale du Coming out », qui existe depuis 1987, elle reste méconnue : seulement 16% des Français·es et 36% des personnes LGBT+ disent n’en avoir déjà entendu parler. Logiquement, les Français·es connaissant cette journée sont encore plus exigeants vis-à-vis des employeurs : 78% considèrent que les employeurs doivent tout faire pour s’engager pour favoriser l’inclusion et la non-discrimination des personnes LGBT+ au travail.

Étude Ipsos réalisée auprès de 1000 Françaises et Français âgé·es de 18 à 75 ans, représentatifs des Français selon la méthode des quotas. Terrain effectué en ligne via le panel Ipsos, du 29 au 30 septembre 2022.

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